Wednesday 30 November 2011

21e jour

Le changement en dépendance de causes et de conditions

Il n'y a pas besoin de se décourager si notre pratique de méditation ne nous change pas radicalement la vie. Parfois, les bienfaits de la méditation sont petits, même s'ils sont parfois grands. La méditation est un chemin, et non un but en elle-même. Gardons cela à l'esprit. Le Dalaï Lama dit, en parlant de la bodhicitta ou l'esprit d'éveil:
Au stade initial, vous pourriez ne pas même comprendre comment il est possible pour vous de cultiver un tel état d'esprit. Mais grâce à une pratique répétée et à l'habitude, vous vous en approcherez graduellement. C'est dans la nature des choses conditionnées que de changer en dépendance de causes et de conditions. Aussi est-il important de se rappeler des avantages et des bienfaits d'une telle attitude et de cultiver une ferme détermination à l'atteindre.
Sa Sainteté le Dalaï Lama (2000).
Les étapes de la méditation: Commentaire de 
Sa Sainteté sur le texte de Kamalashila (p. 69).
Guy Trédaniel Éditeur: Paris.

Notre esprit est en train de se changer de toute façon; faisons l'effort de l'orienter dans une bonne direction, et ne nous soucions pas si le changement n'est pas immédiat et énorme.

Tuesday 29 November 2011

Day 20

I did not meditate this morning. I was up just before 6am to get my daughter to the hospital for ear surgery (nothing too major; she is tired and sore but fine, sleeping in her bed here at home). There has not yet been an opportunity for sitting on the cushion, but since today is the 49th day since my grandfather died in October (the end of the bardo period according to Tibetan Buddhist belief), I am hoping to find the time this evening once the kids are in bed.

Monday 28 November 2011

19e jour

L'objet de méditation

Pour la pratique de samatha (le calme mental, dont on parlera davantage dans les jours qui viennent), il vaut mieux prendre un support qui ne suscite pas en nous des émotions ou des pensées négatives, à moins qu'on ait pour but de transformer ou de transcender ces émotions. Il est recommandé de commencer la méditation avec comme support un objet externe à nous: une image, une flamme, les sons qui nous entourent, et d'aller vers un objet intérieur, comme la respiration, une visualisation (du bouddha par exemple), le flux des pensées ou bien la clarté intérieur. Le plus répandu des objets de méditation est la respiration; la conscience de la respiration est une pratique qui semble être présente dans toutes les traditions méditatives. Si on est troublé par un surplus de pensées, revenir vers la conscience de la respiration est peut-être plus facile que vers les autres objets de méditation, puisqu'il y a et le son du souffle, et les sensations, pour nous attirer l'attention. Dans tous les cas, l'important est de choisir un seul support de méditation à la fois, et de ne pas changer juste parce qu'on s'ennuie. La concentration, le calme mental, demande de la vigilance et de la patience!

Friday 25 November 2011

Day 16

Ce matin, j'ai pris le mantra de Sakyamouni Bouddha comme objet de méditation.

Je serais chez ma tante dans le Jura ce weekend, mais de retour pour répondre à cette question dans les commentaires lundi. Je vous invite à répondre à votre façon, en sachant qu'il n'y a pas une seule réponse "juste": Quel genre d'objet peut-on prendre comme support pour notre méditation assise?

The 30th of the lunar month, no moon day (today), is called Sakyamuni Buddha day on the Tibetan calendar. Today there also happened to be a partial solar eclipse at its peak around 6:20GMT, and while it was visible only from Antarctica, Tasmania and New Zealand, it is considered to be a highly auspicious event. Today is thus a good time to do all sorts of practices, to increase one's wisdom and compassion while at the same time increasing one's merit.

As I have been having a hard time concentrating lately, this morning I decided to use Sakyamuni's mantra as support for my practice, as an object of meditation. There are what seems an infinite number of things that we can use to support our meditation. I saw a video two days ago in which Yongey Mingyur Rinpoché speaks of his experience using panic attacks for meditation.

In our everyday lives we can use whatever we are doing/seeing/hearing/feeling as a support for increasing our focus, or our compassion, or any of a hundred goals. When we sit on the cushion, it is up to us to choose an object of concentration, since life is not coming at us from all angles and hitting us on the senses willy-nilly.

I will be away in the Jura for the weekend visiting my aunt, but will be back to answer this question in the comments section on Monday. I invite you to give your own answers, knowing that there is no one "right" answer: What kind of objects can we use for support during formal meditation?

Wednesday 23 November 2011

Day 14

When meditation becomes a habit, it can start to be... not boring, exactly, but something like it. Some days I sit on the cushion almost automatically, without any real presence of mind. I make the effort at the beginning, especially just before I sit while doing the very brief prostrations, prayers and offerings I do, to be right there doing them and not anywhere else doing or thinking anything else. But I've noticed at times that as I sit on the cushion I let go of that vigilance, and relax my attention too far. Over the years I have definitely become easier on myself when this happens; it's very hard for me to say whether that's a positive or negative thing. It is not useful to berate oneself for slipping up or to harbour regrets, but there is a point to meditation other than keeping the back straight while sitting on a round cushion, and it takes vigilance to see it through.

Monday 21 November 2011

12e jour

De façon générale, j'arrive à faire la méditation tous les jours. Je me lève tôt pour la faire avant que la journée commence. Avant, je trouvais que ça convenait mieux à mon rythme de vie de méditer le soir, surtout que j'avais des enfants qui ne faisaient pas toujours leurs nuits et que je manquais beaucoup de sommeil. La première fois que j'ai fait les 108 jours, en 2009 avec chalip, et jusqu'à très récemment, je méditais le soir juste avant d'aller bouquiner et me coucher. Maintenant, je préfère la faire le matin; je trouve que je profite mieux des effets et en fait je ne suis pas plus fatiguée. Ayant supprimé la méditation le soir, je me couche plus tôt, et je suis plus en forme pour me lever tôt.

Pour moi, il y a plus de chance que je ne médite pas, si c'est le soir, que le matin. Il est toujours possible que ça devienne tard, si j'ai choisi de faire quelque chose avec ma soirée, ou une fois de temps en temps que j'aie bu un verre, ce qui empêche et la volonté de méditer et la capacité de concentration et de vigilance. Pour moi, il est important voire nécessaire de fixer une heure qui sera ouverte tous les jours pour la méditation, ne pas trop changer d'heure. Maintenant j'ai choisi le matin, parce que c'est ce qui me convient le mieux.

Ce matin, par contre, mon fils s'est réveillé en pleurant environ 5 minutes après le début de ma méditation, alors je ne l'ai pas vraiment fait. Je vais essayer de recommencer à un autre moment. Un moment comme... maintenant.

Sunday 20 November 2011

Day 11

This video came up on my Facebook page yesterday, and I thought I'd share it with you. For those who don't know him, Sogyal Rinpoché is one of France's most prominent resident Tibetan masters and a very prolific teacher. He is the internationally renowned author of The Tibetan Book of Living and Dying, and the founder and spiritual director of the Rigpa network.

I was initially inspired by two segments at the start of the video in particular: the first beginning at 1:15, when Rinpoché points out that the moment you look for the true nature of your mind, in that moment, you are seeing. And in the moment that you are seeing, there is liberation. This is why during meditation we have the potential to (temporarily) awaken to freedom. The second begins at around 3:10 with a description of not just why but how meditation is nothing but simple rest in the nature of mind.


Friday 18 November 2011

9e jour

Niveau

Il existe plusieurs façons de concevoir l'idée du niveau de méditation. Celle que je connais la plus est la progression des dix bhumi, dans laquelle chaque niveau sert de base ou de support pour le suivant. Voici les dix niveaux:
1 ) Le Joie Suprême
2 ) Immaculée
3 ) Radieuse
4 ) Flamme de la Connaissance
5 ) Invincible
6 ) Présence Manifeste
7 ) Éloignement
8 ) Inébranlable
9 ) Excellente Intelligence
10) Nuées du Dharma

Chaque fois que je croise une explication de ces niveaux, je suis surprise. Il y a vraiment beaucoup de chemin à faire. Je ne vais pas très loin dans mon étude des niveaux, puisque personnellement, les niveaux avancés ne me concernent pas pour l'instant. J'essaie de comprendre les 4 où 5 premiers niveaux parce que j'aimerais bien pouvoir tenter de les atteindre, mais surtout, ce que je retiens c'est que je suis encore débutante, au tout début du chemin.

J'ai appris récemment d'une autre façon de voir le progrès dans la méditation, un peu plus simple que les bhumi. Quand on médite, on passe par quatre phases:
Premièrement, l'esprit devient souple.
Deuxièmement, le corps devient souple.
Troisièmement, le corps demeure dans la félicité.
Finalement, l'esprit demeure dans la félicité.
Comme j'aimerais pouvoir dire que tout cela m'arrive tous les jours!

Il faut reconnaître que la question du niveau ainsi que toutes les réponses variées sont des concepts qui ne pourraient jamais décrire avec précision notre expérience vécue. On peut s'en servir si ça nous paraît utile, mais ultimement il ne faut pas trop s'y fier. Nous vivons exactement ce que nous vivons, et la progression est exactement ce qu'elle est, peu importe ce qu'on a appris intellectuellement.

Tuesday 15 November 2011

Day 6

What is meditation? Qu'est-ce que c'est que la méditation?

This is a question to be pondered. I will post a comment with my response, soon, and invite you to do so, also. À réfléchir. J'ajouterai un commentaire avec ma réponse et je vous invite gentiment à faire pareil.

Monday 14 November 2011

5e jour

Le corps

Même si la plupart de notre travail dans la méditation est fait au niveau de l'esprit, le corps est là aussi, et il ne faut pas le négliger. Ce matin j'ai ressenti quelques douleurs au niveau de l'articulation d'une de mes hanches. Au début, quand on commence à méditer (je parle du début de séance ainsi que la période où on apprend à méditer), des douleurs peuvent très bien survenir, que ce soit dans le dos, dans les jambes ou les genoux, ou ailleurs. C'est une question de souplesse (qui s'améliore en prenant l'habitude), du fait qu'on ne soit pas échauffés (surtout le matin), de force et de santé générale. Si on n'a pas de douleurs, on peut quand même éprouver des sensations désagréables: de l'inconfort, des étirements non souhaitées, la fatigue musculaire, un truc qui nous gratte...

Que faire de ce corps qui nous embête? Surtout, ne pas nier ses besoins réels. Si la posture nous fait mal, il faut la changer. Avoir de la compassion pour son propre corps figure parmi les pratiques de la compassion, et il n'y a pas de sens à faire l'ascète parce qu'on n'est pas censé bouger pendant la méditation. Mais il faut le faire, justement, avec conscience et compassion. Se rendre compte de ce qui se passe, et non bouger par réflexe; changer de position une fois que la motivation sera plutôt dans la compassion que dans le rejet de l'inconfort.

Cela dit, la posture traditionnelle du bouddhisme tibétain (provenant de la lignée du Karma Kagyu) est la posture en sept points de Vairochana, la posture de la sagesse complète:
  1. les jambes en position du lotus où demi-lotus
  2. les mains posées sur les jambes où dans le girond 
  3. le dos bien droit (hanches, épaules et oreilles en ligne verticale droite)
  4. les épaules relâchées
  5. le menton un peu rentré (pour que la nuque soit dans le prolongement de la colonne)
  6. le bout de la langue posé sur le haut du palais
  7. le regard posé dans le prolongement du nez
 Cela nous aide à atteindre l'équilibre dans le corps et dans l'esprit.

Saturday 12 November 2011

Day 3

Why meditate?

We all come to the practice of meditation in the first place for one reason or another, and we keep it up for a whole array of reasons. Maybe we are inspired by the peace or the joy that we see in other practitioners, or maybe we have heard of the many health benefits of meditation. Maybe it makes us feel more serene in our daily lives or gives us access to a clarity that is otherwise lacking. Maybe we do it for all the good it does our bodies and minds and those of the people around us. Or maybe we have the very lofty motivation to attain enlightenment through the path of meditation.

In any case, if we don't remind ourselves often of why we meditate, our purpose is lost and our practice is thrown off. I feel it is very important to begin a period of meditation with the recollection or generation of our own personal motivation. Take a few moments to ask, deeply, why you are on the cushion. The answers can be multifarious, and can change with every passing day. But when we pinpoint the reasons we do it, the energy to do it is increased, and we do it better. "I am going to meditate because I want to learn to concentrate. Toward this end, I will watch the breath go in and out of my body, letting distractions go." Or, "I want to put an end to all suffering, but I can't do it with this mind that thinks only of itself. I will meditate on equanimity until the equal worth of all beings becomes crystal clear." 

This kind of concrete formulation of our motivation can really make a difference in the level of focus we have through our meditation. The mind is more willing to give up the stories it tells itself when it has good reason to do so.

If you still need a good reason, here is a quote from Matthieu Ricard, cellular biologist-turned-Buddhist monk: "Meditation is about cultivating constructive emotions, like altruism, compassion, … [You] can dramatically change [your emotions] to be more altruistic, more loving, more compassionate, more attentive, and especially to have an inner sort of confidence and strength that you know that you have the resources to deal with whatever comes your way. You’re not insensitive or indifferent, but you’re also not vulnerable to the upheavals that cause emotional stress because you can buffer that… So that’s the result of meditation; you could call that emotional balance."

Thursday 10 November 2011

1e jour

Et c'est parti

Aujourd'hui débute les 108 jours. Pour certains, c'est le tout début, et quoi de mieux que l'esprit du débutant? Même si on a l'habitude de méditer, cet aventure sur lequel on a embarqué est nouveau, on s'est engagé à quelque chose et on en est sur la ligne de départ. J'aime bien la fraîcheur de ces temps. On est plutôt ouvert à tout possibilité, donc plus en phase avec la réalité des choses, moins tiré à droite et à gauche, en avant et en arrière par nos préconceptions, nos espoirs et nos peurs. Le moment est ce qu'il est.

Il est important de garder cela à l'esprit, même quand on ne s'identifie plus comme débutant. Qu'on ait des préconceptions ou pas, le moment est ce qu'il est. Ce matin pendant ma méditation du premier jour des 108, j'ai constaté encore une fois ce qui se passe quand je médite: beaucoup de bruit. L'esprit ne cesse que rarement de papoter et de dire n'importe quoi. Parfois, je vois qu'il est comme ça, le moment, et c'est là que le changement devient possible. Alors la pensée se dissout, au moins un petit peu, et l'esprit clair et dénué de projections voit le jour.

Il y a une certaine curiosité au début de tout aventure, une curiosité qui nous permet de faire connaissance avec plein de choses et de mieux comprendre le fonctionnement des phénomènes. Profitons pleinement de cette curiosité pour apprendre a nous connaître, pour voir l'esprit pour ce qu'il est.

Monday 7 November 2011

T Minus 3 Days

This Thursday begins 108 Days. I think that there are a few people following this blog, even if it can be intimidating to comment, and so I intend to post regularly in the hopes that it can be of some benefit. Maybe others will join me here, maybe only in the shadows, and maybe not at all. In any case, I am happy to embark on this adventure of meditating every day for 108 days, and so off we go.

I have apprehensions about my ability to do this without fail, not least of which is the fact that my two small children wake up sometimes very early. Lately, the littlest one, Sol (2 years old), has several times come into the room where I meditate, no more than two minutes after I sit down at 6:45am. As you can imagine, two or three minutes after that, there is no longer even the possibility for me to focus on my silent meditation. I wrap it up, and have Sol fold his hands with me for a dedication. I do hope that in the coming 108 days, when this happens, I will be able to find the time later in the day to meditate.

Of course, everything we do can be transformed into its own meditation, and I do my best to make this happen in my daily life as a mother, as well as when wearing my other hats. But my personal goal is to sit in silence on the cushion every one of 108 days, for a minimum of 20 minutes, in order to deepen the experiences of calm abiding and insight. Like you, I need to make changes in my life so that this can happen. When I think about it, 20 minutes is a very small piece of a day: considering all the things I do in the space of 24 hours, there is surely a 20-minute period that is free, or at least that would be better spent meditating. But the conditions need to be put in place, and that is an effort to be made on my part.