Saturday 25 February 2012

Day 108

We did it!

We have come to the end of this 108-day journey, via paths more or less bumpy, more or less trying, more or less straightforward. I want to thank you for keeping me company, and extend my wish that the experience has benefited you and those with whom you have contact. I also want to congratulate you for staying with your decision to do this, seeing it through to the end no matter how "well" or "badly" you did. The experience surely brought you to a better understanding of yourself from at least one angle, and if you have managed to sit with that, you have begun to chip away at the layers shielding you from perfect understanding.

None of this is to say that we should end our days of meditation here. The path is a long one, and those who dare take an honest look should persevere. It is as the dakinis said at the death of the great yogi Milarepa:
If you no longer cling to duality, your insight has reached its perfection.
If you can perceive samsara and nirvana as empty, your meditation has reached its perfection.
If self-denial springs forth from the depths of your consciousness, your practice has reached its perfection.
If your lama foretells your destined task, your commitment has reached its perfection.
But if this does not describe you... keep going :)

Nous voilà à la fin de ces 108 jours, ayant parcouru des chemins plus ou moins bosselés, plus ou moins difficiles, plus ou moins directs. Je tiens à vous remercier de m'avoir tenu compagnie, et à vous faire part de mon vœu que cet expérience vous ait été bénéfique, à vous et à ceux avec qui vous avez contact. Je tiens aussi à vous féliciter d'avoir tenu bon jusqu'à la fin, peu importe combien de jours vous avez médité sur les 108. L'expérience vous a surement amené vers une compréhension plus profonde de vous-même, sous au moins une angle, et si vous êtes restés immobile devant cela, vous avez commencé à défaire les couches qui vous tiennent à distance d'une compréhension parfaite.

Tout cela ne veut pas dire que nous devons terminer nos jours de méditation ici. Le chemin est long, et ceux qui osent regarder honnêtement les choses devraient persévérer. Continuons!

(Je n'ai pas trouvé de traduction du passage ci-haut. Je vous recommande cependant de lire ou de regarder le film de l'histoire du grand yogi Milarépa.)

Friday 24 February 2012

107e jour

Renoncez à tout acte nocif,
Pratiquez au mieux la vertu,
Soumettez parfaitement votre esprit:
Telle est la doctrine du Bouddha
Qu'est-ce que le mal? Qu'est-ce qu'un acte négatif? Le mal, c'est ce qui nuit aux autres. Il est dit par ailleurs que nous devons non seulement nous interdire de nuire aux autres à présent mais aussi nous interdire de faire ce qui pourrait nous nuire, à nous, dans le futur avec le mûrissement de nos actes négatifs. Qu'est-ce alors que le bien? La bonté du cœur, l'envie d'aider les autres. Ce que nous appelons «esprit d'Éveil». Qui a bon cœur et veut le bien des autres, qui aide les autres et s'aide soi-même pratique le bien, ou la vertu. Le bien repose exclusivement sur la bonté du cœur. On peut réciter la prière du refuge mais cela n'a aucun sens si on le fait avec de mauvaises pensées. Selon l'adage: «Bonne la motivation, bonnes les terres et les voies; mauvaise la motivation, mauvaises les terres et les voies». La bonne motivation, la bonté du cœur: voilà ce qu'il nous faut constamment. C'est cela, le Dharma, et rien d'autre. Rien de grandiose, rien de compliqué.

Dudjom Rinpoché (2002). La pratique non sectaire: Discours sur l'importance de pratiquer avec confiance et dévotion les enseignements par lesquels on se sent attiré (pp. 45-46). Dans Petites Instructions Essentielles. Padmakara: Saint-Léon-sur-Vézère

Wednesday 22 February 2012

105e jour

Losar Tashi Delek! It is a new year in the Tibetan calendar: 2139, the water dragon year. May the dragon bring us all the force and fearlessness needed to accomplish our goals this year, and may the water sign allow us to redirect our efforts toward the benefit of all beings. May all be auspicious; may all beings attain the perfect happiness that is without suffering. All my best wishes to you for a happy, healthy and prosperous year.

Pour cette nouvelle année du calendrier tibétain, 2139, l'année du dragon d'eau, voici mon souhait: Que le dragon nous apporte cette année la force et l'intrépidité d'accomplir nos buts, et que l'eau nous permette de rediriger nos efforts vers le bien de tous les êtres. Que tout soit auspicieux; que tous atteignent le plus haut bonheur qui est sans souffrance. Que vous la fêtiez ou non, je vous adresse mes meilleurs vœux pour une année de bonheur, de santé et de prospérité.

Tuesday 21 February 2012

Day 104

Evolution

Nous nous approchons de la fin de ce cycle de 108 jours, et il y a une question importante que nous devons nous poser: Comment notre pratique de méditation à-t-elle évolué pendant cette aventure? Si nous constatons qu'il n'y a pas eu de changement, ou bien si nous voyons que les effets de notre pratique sont plutôt négatifs, il est clair qu'il ne faut pas continuer ce que nous faisons, du moins pas de la même manière. Mais s'il y a eu des changements positifs, nous pouvons apprécier l'expérience avec joie, et cela peut nous donner l'idée de faire ce que nous pouvons pour continuer.

Comparé au début de notre pratique quotidienne, y a-t-il maintenant moins de résistance à l'idée de s'asseoir, moins de résistance aux phénomènes qui apparaissent pendant la méditation? Y a-t-il plus de souplesse mentale, moins de répugnance pour le désagréable, moins de saisie sur l'agréable? Y a-t-il plus de clarté, plus d'ouverture? Ou bien, avec les fluctuations prononcées de jour en jour, la possibilité de parler d'évolution n'existe-t-elle même pas?

As we near the end of this 108-day cycle, there is an important question we should be asking ourselves: How has our practice evolved over the course of this journey? Because if there has been no change, or if we see negative effects, we know that we should not repeat what we have been doing in the way we have been doing it. On the other hand, if change has occurred for the better, we can look on the experience with joy and appreciation, and this can give rise to the thought of continuing on, in whatever capacity we can.

Compared to when we began meditating daily, is there less resistance, both to the idea of sitting and to the things that arise during meditation? Is there more flexibility of the mind, less pushing away of what is unpleasant and less clinging to what is pleasant? Is there more clarity, more openness? Or perhaps, do we find that the ups and downs from day to day mean that we can not even speak of evolution?

Sunday 19 February 2012

102e jour

Combien de temps doit durer la méditation?

Au début, on ne peut pas tirer bénéfice d'une séance de méditation très longue, donc il est conseillé de prévoir des petites séances, qui durent aussi longtemps que nous pouvons tenir, sans en faire trop. En général, ça tourne aux alentours d'une vingtaine à une trentaine de minutes. Il ne faut pas en faire une pratique d'ascète: le but n'est pas d'aller jusqu'à se faire mal ou à s'épuiser mentalement. L'important reste de se fixer (avant de s'asseoir, non pas pendant la séance) un temps minimum pour l'assise, et de ne pas s'arrêter avant que ce minimum soit écoulé. Sinon, on risque de toujours rester sur des périodes très courtes, de fuir dès que des sensations désagréables apparaissent. Bhante Henepola Gunaratana (Mindfulness in Plain English, pp. 51-52) nous suggère des séances qui durent aussi longtemps que nous nous sentons à l'aise, plus 5 minutes. Il recommande aussi qu'après un an de pratique régulière, nous devrons pouvoir rester confortablement assis pendant une heure à la fois.

Saturday 18 February 2012

Day 101

I'd like to share a quote today from Dzongsar Jamyang Khyentse Rinpoché (Khyentsé Norbu), Bhutanese lama (incarnation of Dzongsar Khyentse), filmmaker (The Cup; Travellers and Magicians; Words of my Perfect Teacher to name a few films), and author (What Makes You Not a Buddhist; and soon, Not for Happiness):
If I look at my hand, I make three mistakes. One, I think it's the same hand I had this morning. But that's not true; it has changed. And two, I think there's something called “hand” when there actually isn't because it's a part of a lot of things—my veins, my skin, my blood, all kinds of things... And then another mistake I make is not realizing that the existence of my hand actually depends on many things. For instance, the fact that the ceiling hasn't fallen on my hand is the reason why it's moving, why it's there. But I don't think in that way. I think my hand is there because my hand is there.
From EnlightenNext Magazine, Real Gurus Couldn't Care Less 
(retrieved from http://www.enlightennext.org/magazine/j31/dzongsar.asp?page=1, February 18, 2012)

Thursday 16 February 2012

Wednesday 15 February 2012

Day 98

Robbers and Thieves

There are two types of distractions or thoughts that come up while we meditate. Both are conceptual activity, and both are a diversion from the states of calm abiding and insight that we cultivate in meditation.

The first is the coarse type, the big storyline: the memories of events which remind us of other events, which bring us to think of things we have to do, or to wonder what sort of person we are, and so on. These are called the robbers of meditation. They are relatively easy to spot, but if we get caught up in them, they bring us a long way from our sought state of equanimity. These are workable; over time, we learn to keep an eye out for the robbers, and although they continue to approach, they don't get a chance to take much away.

The second is more subtle, a little flicker of a thought, that pipes up seemingly out of nowhere and ends just as quickly. The topic of these can be just about anything, but is often related to our immediate situation: the cushion beneath us, the shape of the incense smoke stream, how many breaths, that was a loud noise, and so on. Many such flickers can arise in a very short time, and there is very little we can do to eliminate them. They are more pervasive and resistant than coarse distractions. These are called the thieves of meditation.

For me, the distinction between robbers and thieves has to do with pettiness. I picture a robber as someone who cleans out a house of its valuables, and a thief as a mere pickpocket. The coarse type of distraction described above robs us of our abiding state of mental calm if we are not careful. We even forget that we are meditating. The more subtle, flickering thoughts allow us to maintain our stable mind, all while nabbing less important, even negligible snippets of our attention. We can continue to be present and aware in our meditation while these thoughts pop up and disappear, and if we do, they will not have the opportunity to become coarser, to get promoted to robbers.

Monday 13 February 2012

96e jour

Et tout d'un coup... nous voilà, au 96e jour. Il nous en reste que 12, et on sera arrivé aux très auspicieux 108.

Cent huit, pour dire cent, plus quelques uns pour compenser nos erreurs.
Cent huit, pour dire cent, plus quelques uns qu'on offre aux autres êtres sensibles.
Cent huit, comme les textes des paroles du bouddha collectionnées dans le Kanjyour.
Cent huit, comme les marques distinctives d'un bouddha.
Cent huit, comme les perles d'un mala (chapelet bouddhiste).
Cent huit, comme les escaliers d'un temple bouddhiste.
Cent huit, comme les kléshas (souillures émotionnelles) à surmonter.
Cent huit, comme les vertus à cultiver.
Cent huit, comme les marmas (points d'énergie) dans le corps subtil.
Cent huit, simplement parce que c'est 11 x 22 x 33

Thursday 9 February 2012

Day 92

Vous m'excuserez mon inattention à ce blog: je suis malade depuis un petit moment, et je ne trouve pas l'énergie pour écrire. Dans quelques jours je pense que ça ira mieux. Je continue la méditation quotidienne, même si à cause des douleurs dans mon dos les séances sont plus courtes que d'habitude.

Please excuse my lack of attention to this blog. I have been ill for a short while and have not found the energy to write. I think that in a few days I will be better. I am continuing to meditate, although mostly for shortened periods, since it hurts my back to sit upright for too long.

In the meantime, I leave you with an article that shows how it would be worse if I didn't meditate :)

Monday 6 February 2012

89e jour

Encore un passage de Chögyam Trungpa aujourd'hui. J'ai appris l'autre jour qu'une rencontre avec ce grand maître a servi de catalyse pour que Joni Mitchell (une excellente chanteuse et musicienne canadienne) mette fin à son usage de cocaïne, et que par la suite elle le considérait l'un des enseignants les plus importants de sa vie. Des fois, les mots de Chögyam Trungpa tranchent; ils vont directement à l'essentiel, et c'est ce qui s'était passé pour Joni Mitchell. Ce bref passage, dans lequel il parle de la nature non-fabriquée et naturellement présente de l'attention, m'inspire dans la méditation assise, comme dans le quotidien.
La conscience attentive est comme le vent. Si vous ouvrez vos portes et vos fenêtres, elle est tenue d'entrer.
Chögyam Trungpa (1995). Le chemin est le but: Manuel de base de méditation bouddhique
Éditions Véga: Lonrai. p. 137.

Sunday 5 February 2012

Friday 3 February 2012

86e jour

Manque de régularité

Je n'arrive plus depuis un moment à être aussi rhythmée dans la pratique de méditation assise qu'au début de ces 108 jours. Mon fils vient d'avoir une longue fièvre et une gastro, et il a beaucoup souffert y compris la nuit, avec le résultat que moi aussi, j'ai été fatiguée. Me lever tôt le matin n'était pas possible tous les jours, et je suis tombée dans un rythme où je méditais des fois l'après-midi, des fois le soir avant d'aller me coucher, et des fois en me levant le matin si j'étais particulièrement en forme. Je n'ai toujours pas repris de régularité.

Tout est impermanence! Je suis déçue de cette manque de régularité, ce qui me fait prendre conscience que j'avais des attentes - je pensais certainement pouvoir rester dans l'idée de me lever tôt tous les jours (sauf rare exception), et je ne m'attendais pas à ce que ça change. Mais voilà, je n'ai pas de regrets au niveau de la discipline. Je suis contente de méditer tous les jours.

Ce qui m'embête, c'est que je trouve que le bénéfice est fortement réduit. Je suis moins présente durant la méditation, et je me sens moins capable de lâcher prise des pensées. Pendant un moment, je pensais avoir fait des progrès au niveau de la vipashyana, mais je n'ai plus ce sentiment.

Je ne vais pas pour l'instant me pousser à manquer de sommeil et à me lever tôt; je suis encore très fatiguée, et le bouddha lui-même à dit que parfois on a juste besoin de dormir (voir hier). Je pense que l'étape suivante est de fixer une heure pour que la régularité se remette en place. Le soir me paraît convenable. Et une fois que je serais de nouveau dans un cycle régulier tous les jours, et que la fatigue sera passée, je remettrai le réveil à 6h37.

Thursday 2 February 2012

Day 85

Sloth and Torpor

If you find that drowsiness is an obstacle to your meditation, you may be interested in the article Waking Up from the Hindrance of Sloth and Torpor. In it, Bodhipaksa (whose brief biography can be found at the bottom of the page) discusses the Buddha's own advice on dealing with sloth and torpor. If you don't have time to read Bodhipaksa's helpful commentary in the article, here are the excerpted words that the Buddha used in his discussion with Moggallana, a disciple who was caught nodding during meditation. Notice that in the end (which is not exactly the end, as you can see in the full Capala Sutra), the Buddha simply recommends that unshakeable tiredness calls for a nap.
As he was sitting there, the Blessed One said to Ven. Maha Moggallana, "Are you nodding, Moggallana? Are you nodding?"
"Yes, lord."
"Well then, Moggallana, whatever perception you have in mind when drowsiness descends on you, don't attend to that perception, don't pursue it. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then recall to your awareness the Dhamma as you have heard & memorized it, re-examine it & ponder it over in your mind. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then repeat aloud in detail the Dhamma as you have heard & memorized it. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then pull both your earlobes and rub your limbs with your hands. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then get up from your seat and, after washing your eyes out with water, look around in all directions and upward to the major stars & constellations. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then attend to the perception of light, resolve on the perception of daytime, [dwelling] by night as by day, and by day as by night. By means of an awareness thus open & unhampered, develop a brightened mind. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then — percipient of what lies in front & behind — set a distance to meditate walking back & forth, your senses inwardly immersed, your mind not straying outwards. It's possible that by doing this you will shake off your drowsiness.
"But if by doing this you don't shake off your drowsiness, then — reclining on your right side — take up the lion's posture, one foot placed on top of the other, mindful, alert, with your mind set on getting up. As soon as you wake up, get up quickly, with the thought, 'I won't stay indulging in the pleasure of lying down, the pleasure of reclining, the pleasure of drowsiness.' That is how you should train yourself.
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"Waking Up from the Hindrance of Sloth and Torpor." Wildmind Buddhist Meditation, 06 December 2011, http://www.wildmind.org/blogs/on-practice/waking-up-from-the-hindrance-of-sloth-and-torpor. Retrieved on 2 February 2012.

"Capala (Pacala) Sutta: Nodding" (AN 7.58), translated from the Pali by Thanissaro Bhikkhu. Access to Insight, 22 November 2010, http://www.accesstoinsight.org/tipitaka/an/an07/an07.058.than.html . Retrieved on 2 February 2012.

Wednesday 1 February 2012

84e jour

On est le 84e jour de l'aventure des 108 jours. Le chiffre 84 est particulièrement favorable, autant dans le bouddhisme que dans les traditions indiennes qui le précèdent. On dit que 84 est plein, intégral, complet (ce qui ne veut pas dire qu'on devrait arrêter nos méditations ici; le chiffre 108 est lui aussi symbolique et auspicieux!).

Il y a 84 mahasiddhas dans le bouddhisme, ces être réalisés qui, par leur perfectionnement des accomplissements, ont des pouvoirs magiques, et qui exposent parfaitement le dharma. Et quand on parle du chiffre 84 000, souvent on fait allusion à ce qui est innombrable. Le bouddha à donné 84 000 enseignements, en fonction des 84 000 différents tempéraments humains. Il y a 84 000 émotions négatives, et, heureusement, 84 000 antidotes à ces émotions. Le mont Méru (en sanscrit; Kailash en hindi; Khang Rinpoché en tibétain), une montagne sacrée, centre de la Terre, et l'axe de tous les univers, est d'une hauteur de 84 000 lieues. Et il y a 84 000 méthodes pour entrer sur le chemin et finalement parvenir à l'éveil, ce que l'on appelle les portes du dharma.

Pour plus d'exemples intéressantes du nombre 84 dans le bouddhisme, voir ici.